Mardi 31 Mai 2022
Chère Anghula,
J’aime infiniment ton prénom corse. Même si je le prononce de traviole...
Je voudrais écrire comme les lichens sur ton mur de jardin, avec audace et capacité de transformation créative jusqu’à la disparition, et surtout sans traces tristes. Au moins essayer de garder en tête le souvenir de la lumière tactile sur les concrétions sensuelles du paysage.
Je voudrais apprendre à préserver la vie, la ménager davantage plutôt, en nos jardins, savoir ensemencer et soigner nos paroles et nos élans d’écriture.
J’aspire à un « plaisir de fonctionnement », comme le dirait peut-être mon ancien chef de service, Jacques HOCHMANN dans son autobiographie dont je me suis régalée pendant toute la semaine dernière en Ardèche. Connaître quelqu’un sans le connaître, avoir travaillé avec lui dans un collectif extrêmement hétérogène au contact de la folie et de l’institution psychiatrique me donne aujourd’hui le vertige. C’est une rencontre qui a compté dans mon itinéraire de soignante. Il est né en 1934 comme Charles JULIET, et il nous offre le récit de sa trajectoire à la fois personnelle et professionnelle en 309 pages... Le titre est humoristique : Les arrangements de la mémoire – Autobiographie d’un psychiatre dérangé, publié chez Odile JACOB. Parcourir ce livre attentivement m’a fait effectuer un voyage dans le passé , j’ai soulevé de grosses pierres sous-lesquelles j’ai retrouvé bien des souvenirs oubliés, et des émotions bien incrustées dans mon esprit. Toute vie passe très vite et lorsqu’on s’en rend compte, un jour plutôt qu’un autre, on a envie de la repasser au peigne fin et défaire les nœuds qui nous ont embrouillé les idées et certains choix qui n’en étaient pas. Malgré la prestance, la notoriété, l’intelligence et l’excellence en société, tout individu se retrouve au bout du chemin avec une mémoire sélective et restrictive qui oblige à trier sévèrement et à se rassurer autant que faire se peut. Ce livre me bouleverse profondément et me conforte dans l’idée que l’écriture est une alternative valable aux émotions négatives de découragement face aux événements et au destin singulier. Je t’en reparlerai.
Au moment de ton sms matinal, le colissimo du livre de Tommaso LANDOLFI arrivait dans ma boîte aux lettres. Dès les premières pages lues, je me retrouve en face d’une personnalité complexe et tourmentée. Le journal commence avec la mort de sa tante et la mise au monde de sa fille, deux événements qui semblent se rejoindre et provoquer chez lui un raz de marée de commentaires. C’est manifestement un intellectuel et un grand virtuose du langage qui pratique l’introspection à plein temps. Je pense que je vais le lire à doses filées. Sa prose est belle, costaude mais un peu indigeste. J’aurais préféré la lire mais surtout l’écouter et la comprendre en italien. Tu l’entends probablement mieux que moi dans les deux langues. J’ai eu tout de suite le réflexe de consulter la note finale rédigée par sa fille Idolina, dont j’apprends qu’elle est elle-même écrivaine, et aussi qu’elle a su mettre en valeur l’œuvre paternelle. Je suis peinée de constater qu’elle est déjà morte ! Tu vois, on n’a pas tellement le temps de s’attacher aux gens qu’on découvre un peu trop tardivement. J’attends tout de même que tu exhumes cet ouvrage de tes cartons pour qu’on puisse en reparler. J’ai eu le plaisir de remarquer, à propos du titre, qu’existait l’équivalent de ces vers dans le second recueil de poèmes de Landolfi en 1977, Il tradimonto : « Rien n'va serait peut-être / mieux dit, je veux l’admettre. / Et néanmoins... Eh quoi ! / C’est RIEN qui va, pas moi. » (en français dans le texte). Ouf ! de courte durée, puisque la phrase de quatrième de couverture, peut-être choisie par l’imprimeur Le vent se lève ou le suivant ALLIA, au moins dans cette édition française, m’intrigue et me trouble (modérément). Elle est à contextualiser et à méditer avec précaution j’imagine. On sent la morsure du pessimisme et de la dérision savamment mêlée et entretenue :
La souffrance est, peut-être
j’allais dire objectivement, le moins
vulgaire des passe-temps
Va te rendormir avec çà si tu peux ! Dois-je l’avouer, J’ai éclaté de rire en lisant cela. Comme si je contestais spontanément l’assertion sans avoir le premier argument en poche.
Du coup, je rebondis spontanément sur ce passage de ta lettre qui indique clairement des sentiers d’écriture et de lecture moins tortueux où nous pourrions dégotter des lectures sentinelles dans l’instant partagé décalé. En sifflotant si tu le permets, ne serait-ce que pour embellir mon essoufflement chronique. « La vieillure » scandait ma mère en riant.
ll me semble, mais tu me diras.... que seuls nos pas un peu plus lents et lourds (Référence à André HARDELLET ?) un peu répétitifs sur des promenades jumelles ou virtuelles peuvent nous laisser espérer relier nos jardins ensauvagés par la littérature foisonnante. J’ai le goût d’apprendre à arpenter nos paysages mentaux au tempo lent et sage des animaux lorsqu’ils ne sont pas malmenés ou traqués. Plus contemplatifs qu’aux abois.
Toi tu dis :
[...]Où l’on comprend ici comment l’économie des moyens a fait subrepticement son entrée dans nos vies et jusque dans la poésie. Parce que le lichen se nourrit exclusivement de ce qu’il tient à sa portée (l’air qu’il respire, la pluie lorsqu’elle tombe), autant dire qu’il se contente de peu. Ne dépense rien. Rien de superflu. Ne gaspille pas. Le contraire de ce que fait l’homme qui décidément ne se résout pas à se restreindre. Écrivant cela, j’ai bien conscience que j’ai du chemin à faire pour me conduire en lichen responsable de lui-même et de son environnement[...].
Soyons donc des lichens responsables profitant cependant de toutes les opportunités pour colorer nos vies présentes. Je te sais très éprise d’exercices de lectrice chroniqueuse et ton travail fabuleux sur ton site Terres de Femmes attire mon admiration. J’aurais du mal à fournir un tel travail de forage et d’échantillonnage dans la poésie de nos contemporain.e.s. Je ne bénéficie pas de services de presse pour La Cause des Causeuses, et je serais bien embarrassée si j’avais à traiter comme toi des cargaisons régulières de parutions, ogresses de temps personnel. Mais je sais que ça te plaît et que ça a du sens pour toi. Je lis tu l’as sans doute remarqué, très sélectivement. De ton côté, ta pratique de lectrice d’origine professorale t'ont inculqué le virus de la transmission et j'imagine que ça te nourrit profondément même à saturation. Je me sens moins embringuée jusqu'à l'overdose. Tu as des techniques d'élagage que je n'ai pas.
Soyons comme ce lichen du genre parménia « petit bouclier rond » qui s’attarde sur les pierres libres et accueillantes des murailles ou des rochers et ne semblent pas vouloir s’y éterniser entre deux passages de randonneuses.
Mercredi 1e Juin 8h40...
Je reprends ma lettre et j’essaie de recoudre les instants entre eux pour garder le fil de ma pensée ambiante. J’ai une paire d’heures devant moi avant l’arrivée de l’enfant du mercredi et j’en profite pour te rejoindre.
"Ton" Landolfi m’a conduite sur la route d’André PIEYRE DE MANDIARGUES, et j’ai rouvert un Poésie/ Gallimard, un peu au hasard. C’est ma méthode pour trouver un poème qui accepte de me sauter aux yeux. Je le lis d’abord silencieusement, et je vois si ça s’ajuste bien à mon esprit du moment. L'ajustage est très précis. C’est pourtant une cueillette sans prétention, juste pour le plaisir du texte que je m’approprie sans outil supplémentaire que mon attention extrême. S’il ne me tombe pas des yeux dans la seconde, je sais qu’il est pour moi. Celui-ci me plaît. Je me demande si le mot « férie » est un néologisme ou s’il est incomplètement typographié... Toi qui fréquentes les dictionnaires, peut-être auras tu la réponse ?
MONT-JOIE DES CIRCONSTANCES
Ne me dites pas qu’il est vain
Le bonheur de tirer des mots
Des ornières du chemin
Pour les offrir à ceux que j’aime,
Ne me dites pas qu’il vaudrait mieux
Courir jusqu’au bout tout de suite
Aller plus loin que d’autres
Ou moins
Ou boire aux veines des cailloux
Dans la férie du fossé,
Marcher en prudhomme je crains
Que je n’en aurai jamais l’âge
Non plus que du tour de France
Ni que du pas militaire,
Les mots l’amour et l’amitié
Seront les témoins véridiques
De mon petit vagabondage.
Mais j’ai aussi envie de revenir à d’autres lectures environnantes, à un « horizon » comme le définit Roland Barthes dans l’extrait ci-dessous tiré du Degré zéro de l’écriture titré : L’écriture comme objet social. Souviens-toi qu’il a été l’un des premiers auteurs que j’ai cités sur le forum de Zazieweb, à une époque où je m’interrogeais comme toi et d’autres, sur l’utilité de partager l’écriture sur internet. Deux décennies se sont presque écoulées depuis ce temps pionnier des blogs littéraires.
Je te relève ce passage pour que tu puisses rebondir à ta façon, à noter que je ne fais aucune distinction entre l’écrivain (cité au masculin dans ce texte) avec le ou la poète, et pas davantage avec quiconque s’exprime tant à l’oral ou à l’écrit dans une langue donnée, forcément limitée à son idiome, la langue appartient à tout le monde, la web littérature est en train de naître et de se propager avec le concours de l’image animée... Nous sommes voué.e.s à rejoindre l’immatérialité de la parole vivante, c’est assez vertigineux :
On sait que la langue est un corps de prescriptions et d’habitudes, commun à tous les écrivains d’une époque, nous dit Roland BARTHES. Cela veut dire que la langue est comme une Nature qui passe entièrement à travers la parole de l’écrivain sans pourtant lui donner aucune forme, sans même la nourrir : elle est comme un cercle abstrait de vérités, hors duquel seulement commence à se déposer la densité d’un verbe solitaire. Elle enferme toute la création littéraire à peu près comme le ciel, le sol et leur jonction dessine pour l’homme un habitat familier. Elle est bien moins une provision de matériaux qu’un horizon ; c’est-à-dire une limite et une station, en un mot l’étendue rassurante d’une économie. L’écrivain n’y puise rien, à la lettre : la langue est plutôt pour lui comme une ligne dont la transgression désignera peut-être une surnature du langage : elle est l’aire d’une action, la définition et l’attente d’un possible. Elle n’est pas le lieu d’un engagement social, mais seulement un réflexe sans choix, la propriété indivise des hommes et non pas des écrivains ; elle reste en dehors du rituel des Lettres ; c’est un objet social par définition, non par élection. Nul ne peut, sans apprêts, insérer sa liberté d’écrivain dans l’opacité de la langue, parce qu’à travers elle, c’est l’Histoire entière qui se tient, complète et unie à la matière d’une Nature. Aussi, pour l’écrivain, la langue n’est elle qu’un horizon humain qui installe au loin une certaine « familiarité », toute négative d’ailleurs : dire que Queneau ou Camus parlent la même langue, ce n’est que présumer, par une opération différentielle, toutes ces langues, archaïques ou futuristes, qu’ils ne parlent pas : suspendue entre des formes abolies et des formes inconnues, la langue de l’écrivain est bien moins un fond qu’une limite extrême ; elle est le lien géométrique de tout ce qu’il ne pourrait pas dire sans perdre, tel Orphée en se retournant, la stable signification de sa démarche et le geste essentiel de sa sociabilité.
La langue est donc en deçà de la Littérature. Le style est presqu’au-delà : des images, un débit, un lexique naissent du corps et du passé de l’écrivain et deviennent peu à peu des automatismes mêmes de son art. Ainsi sous le nom de style, se forme un langage autarcique qui ne plonge que dans la mythologie personnelle et secrète de l’auteur, dans cette hypophysique de la parole, où se forme le premier couple des mots et des choses, où s’installent une fois pour toutes les grands termes verbaux de son existence. Quelque soit son raffinement, le style a toujours quelque chose de brut : il est une forme sans destination, il est le produit d’une poussée, non d’une intention, il est comme une dimension verticale et solitaire de la pensée.
Je n’ai pas d’idée préconçue sur l’avenir de la langue qui se fragmente chaque jour davantage sur la planète. Je suis fascinée par tout ce qui existe et atterrée de constater à quel point nous sommes confiné.e.s dans une langue donnée à la naissance et parfois acquise par accident. Je pense à Aaron APPELFELD par exemple, si patiemment traduit par Valérie ZANETTI que j’ai eu la joie de rencontrer il y a quelques années à une Fête du Livre de BRON (69). C’est un endroit périlleux pour moi, car la profusion de livres et de présences d’auteur.e.s me ramène à mes limites d’absorption mentale, auditive et budgétaire de la langue contemporaine. C’est l’une des raisons qui font que je n’ai jamais mis les pieds ni même voulu aller au Marché de la Poésie à Paris, par peur de la frustration sévère. Je compte depuis longtemps sur le bouche-à-oreille, mon intuition, et bien sûr les réseaux sociaux pour m’orienter dans mes lectures. Je prends conscience que je n’ai pas du tout le goût, et peut-être depuis toujours, de lire sur prescription. Je me sens vraiment électron libre et n’en suis pas vraiment malheureuse à ce stade de ma vie de lectrice.
Pour autant, je ne vais pas me priver de diriger ton regard sur mes lectures sans pour autant t’obliger à t’y attarder. Je t’y donne rendez-vous un peu au hasard, ou pas tout à fait. Dans une promenade de maquis, il y a toujours un moment où on s’arrête au même endroit pour contempler un lichen. Je t’en propose deux.
Quand le désir tend vers l’infini de Myriam ECK dans ce splendide recueil intitulé : Sans adresse le regard n’a pas de bord, édité dans voix de chant chez Æncrages & Co, une édition qui m’est très chère. Je suis heureuse que tu l’aies incluse avant sur Tdf. Je surligne en gras tout ce qui me touche plus fort parmi les mots.
Quand sur le fond les yeux refont surface ce qui
reste sur la toile n’a pas fini de tomber
Ce que le regard n’a pas traversé reste sans regard
Le regard ne retient pas les formes qui l’ont mis
en mouvement
Ce qui fait trace n’est pas visible
Le regard n’a pas d’autre issue que le retour
Le regard
Une forme qui ne se referme pas
Jusqu’à ce que la mémoire le retienne
Jusqu’à ce que qu’il recommence dans la mémoire
le mouvement
[...]
Jusqu’à ce que la mémoire trouve la trace de ce
qui bouge en elle
J’embraye sans transition sur un texte de Pierre PÉJU dans La vie courante (Je le lis irrégulièrement depuis Naissances qui m’avait tant chamboulée...). Son vocabulaire et ses visions focalisées me sont particulièrement familières.
Avec le temps, cette « habitude immodérée », cette « maladie de la lecture » qui, on le sait, n’a guère de chance de guérison, s’est compliquée d’une « maladie de l 'écriture ». C’est l’une des évolutions prévisibles : on veut dire les choses à son tour. Faire son livre faute de l’avoir rencontré. Trouver les mots. Noircir des pages dans la douleur et la jubilation. Stylos et carnets toujours à portée de symptôme. Phrases relues avec cette euphorie fiévreuse des tuberculeux, ou un écœurement d’alcoolique.
Maladie de l’écriture : espoir pathologique d’atteindre, même fugitivement, le noyau parlé de chaque moment vécu, puis l’amande amère de ce qui se tait dans toute parole.
On écrit pour ça. On écrit pour continuer à lire.
Et un jour, les quelques livres publiés ne représentent bien sûr que la partie émergée, dont la plus décevante, du gigantesque bloc sous-marin et difforme des pages noircies quotidiennement.
Et l’iceberg des mots qui resteront secrets, l’iceberg des mots d’encre qui se dissolvent en route, descend au gré d’un courant qui est ma vie et qui « n’est pas » ma vie. Après tout dérisoire, mon bloc de mots descend « le fleuve impassible » dont les berges s’éloignent, s’estompent, mais lui seul m’aide à sentir le Temps, à rendre le Temps sensible, à pressentir l’estuaire du Temps, puis au-delà, l’étendue indifférente où se jette tout ce qui s’écrit, tout ce qui s’est lu, tout ce qu’on a cru vivre.
Je me sens à mon tour littéralement cernée par « les blocs de mots », comme une prisonnière consentante dans une carrière à ciel ouvert où le hasard m’aurait placée avec un stylet incongru entre trois doigts de la main gauche. Qui l’aurait déposé ainsi sans m’avertir ? L’aurais-je ramassé par terre, comme n’importe quel silex dont la forme et la taille ouvragée aurait attiré mon attention ? Un calame n’est-il pas toujours de facture humaine ? J’imagine donc, je brode et j’extrapole pour te décrire autour ce paysage aride et un peu hostile. Les gros engins institutionnels d’extraction et de transport l’auraient déserté et des flaques d’eau stagnante un peu huileuse seraient visibles çà et là, repoussantes à souhait. Seule la lumière blanchie par le reflet des coupes franches de la roche calcaire (je suppose) se taillerait sa part de lionne qu’un souvenir du Sud rapatrie sans délai dans ma mémoire. Les mains négatives et les animaux incroyables de la grotte Chauvet ne seraient pas loin. Il faudrait que je m’éloigne un peu de cet endroit encore poussiéreux où il est difficile de respirer sans tousser par saccades. Mais la trace des découpes dans la falaise est déjà une œuvre d’art en creux, comme ces moules à cire perdue qu’utilisent les artistes pour fabriquer des sculptures aux formes fidèles au modèle initial. C’est sans doute une grave erreur que d’attaquer la terre en ses endroits les plus exploitables. Le pillage intensif nous mène droit à la catastrophe et à l’oubli. Le mythe de l’effondrement de civilisation est à l’épreuve de la réalité telle qu’anticipée. J’ai appris hier que des scientifiques cherchent les moyens de s’attaquer à Mars et à la Lune et je demeure pantoise devant l’expression « agriculture de l’espace » ! Je n’en reviens pas sans perplexité et effroi. En littérature, est-ce que mon calame et mes yeux de lectrice doivent m’apporter un peu plus de sagesse et de modération pour mes « extractions » et mes recompositions verbales. Je teste avec toi l’idée d’un atelier de miniaturisation de la parole vive. Nous garderons peut-être quelques cailloux porte-chance dans nos paumes sélectives. Crois-tu au pouvoir des pierres ? Certaines recèlent - elles des malédictions ou des prédictions à partir du passé ? Es-tu superstitieuse ? Je crois que je vais arrêter là mes digressions. Je rajoute juste une petite blague de Patrick MODIANO dans Encre sympathique, elle figure en quatrième de couverture :
« Et parmi toutes ces pages blanches et vides (n.d.l.lectrice j’ajoute : « pages blanches non encore remplies »), je ne pouvais détacher les yeux de la phrase qui chaque fois me surprenait quand je feuilletais l’agenda : Si j’avais su... On aurait voulu nous faire une confidence, mais y avait renoncé ou n’en avait pas eu le temps. ».
Si j’avais su... serait un bon incipit dans un Atelier d’écriture , j’imagine que certain.e.s praticien.ne.s de l’exercice se sont déjà emparé de cette aubaine... Il n’y pas que Georges PEREC dans le genre meneur de troupeaux littéraires. Beaucoup d’appelé.e.s, peu d’édité.e.s , et si après tout on s’en fichait ! L'important c'est de se sentir vivant.e et si possible ouvert.e à l'inattendu quand il est bénéfique.
Je te quitte pour aller trier des cartes de Pokémon,ils ont tous des noms abracadabrants et je ne comprends toujours pas la règle du jeu, le nombre cartes en double est hallucinant et il faut les refourguer aux copains. Elles sont vendues par sachet brillant de 10, et bien sûr, on ne sait pas ce qu’il y a dedans ... Un peu comme « un bloc de mots » dans un livre... il faut les lire pour savoir à quoi s’en tenir. Pour l'instant , je me prépare à aller fabriquer du pain et des langues de chat, l’enfant a trouvé la recette dans un numéro d’Astrapi.Voir grandir un enfant est la lecture idéale en non virtuel pour un mercredi.
Je te dis à bientôt. Le ciel lyonnais est gris aujourd’hui. La pluie ne se décide pas à tomber. Les plantations souffrent déjà. Misère !
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